L’une des exoplanètes les plus chaudes gravite autour de Véga


Des observations du télescope James Clerk Maxwell de 1997 ont montré une région centrale brillante élongée qui atteint un maximum d’intensité à 9″ (70 UA) au nord-est de .
Cette perturbation serait due soit à une perturbation du disque de poussières par une planète extrasolaire, soit à un objet en orbite entouré de poussière.
Cependant, des images des télescopes Keck ont exclu la présence d’un compagnon de magnitude supérieure ou égale à 16, ce qui correspondrait à un corps de masse supérieure à 12 fois la masse jovienne.
Les astronomes du Joint Astronomy Centre à Hawaii et à UCLA ont suggéré que l’image indique la présence d’un système planétaire en formation.

Déterminer la nature de la planète est difficile.
Un article de 2002 émet l’hypothèse que ces accumulations de poussières sont causées par une planète de masse similaire à celle de Jupiter sur une orbite excentrique.
La poussière se concentrerait sur des orbites en résonance dite de « moyen mouvement » avec cette planète.

En 2003, il fut suggéré que ces accumulations seraient causées par une planète de masse similaire à Neptune migrant de 40 à 65 UA sur une période de 56 millions d’années.
Cette orbite serait suffisamment grande pour permettre la formation de planètes telluriques proches de Véga.
La migration de cette planète ne serait possible qu’en cas d’interactions gravitationnelles avec une seconde planète plus massive située sur une orbite plus rapprochée.

En utilisant un coronographe sur le télescope Subaru à Hawaii en 2005, les astronomes furent capables de restreindre les planètes possibles autour de Véga à celles de masse inférieure à 5 à 10 fois la masse jovienne.
Bien qu’aucune planète n’ait encore été observée autour de Véga, leur présence ne peut être exclue. Il pourrait y avoir des petites planètes telluriques en orbite proche autour de Véga.
L’inclinaison des orbites planétaires autour de Véga est probablement très proche de celle du plan équatorial de l’étoile.
Pour un observateur situé sur une hypothétique planète autour de Véga, le Soleil apparaîtrait comme une étoile terne de magnitude 4,3 dans la  de la Colombe.


Spencer Hurt, étudiant à l’université du Colorado, et son équipe pensent avoir la mis la main sur la première planète en orbite autour de Véga, l’une des étoiles les plus brillantes dans le ciel terrestre et des plus proches de notre Système solaire (25 années-lumière).
Le groupe de chercheurs en a acquis la quasi-conviction après avoir fouillé minutieusement 10 années de données sur cette étoile encore jeune (entre 400 et 600 millions d’années) acquises par l’observatoire Fred Lawrence Whipple, en Arizona.

Leurs résultats, qui viennent de paraître dans The Astronomical Journal, restent encore à confirmer.
Ils suggèrent néanmoins que l’astre dont ils ont pu inférer l’existence par la méthode dite de vitesse radiale est au moins aussi grand que Neptune (quatre fois la taille de la Terre), si ce n’est plus.
Cette planète géante qui gravite autour de Véga en deux jours et demi seulement pourrait bien être, en fait, une Jupiter-chaude pas loin de pulvériser le record de la planète la plus torride ! En effet, la température de la candidate approcherait les 3.000 °C…
De quoi vaporiser le fer à sa surface.

L’auteur principal de l’étude ne cache pas son enthousiasme quant à en découvrir d’autres autour de notre voisine qui illumine les soirées d’été : « c’est un système massif, beaucoup plus grand que notre propre Système solaire.
Il pourrait y avoir d’autres planètes dans ce système.
C’est juste une question de savoir si nous pourrons les détecter ».

Vega est une étoile de type A. Les objets qui intègrent cette catégorie ont tendance à être plus gros, plus jeunes et à tourner beaucoup plus vite que le soleil.
Vega tourne par exemple autour de son axe une fois toutes les seize heures, tandis que notre étoile complète une rotation sur elle-même en vingt-sept jours terrestres.

Avec un tel rythme, il est alors difficile pour les chercheurs de collecter des données précises sur le mouvement de l’étoile et, par extension, sur les possibles planètes en orbite.
Cependant, on peut toujours essayer.
Dans le cadre d’une étude récente, l’astronome Spencer Hurt et son équipe de l’Université du Colorado ont ainsi parcouru une décennie de données collectées par l’observatoire Fred Lawrence Whipple, en Arizona.

Pour ces travaux, les chercheurs se sont concentrés sur la méthode de la « vitesse radiale », remarquant de légères oscillations dans le mouvement de Vega étoile qui sont en général causées par le tiraillement gravitationnel d’un monde en orbite. 
« Si vous avez une planète autour d’une étoile, elle peut la faire osciller d’avant en arrière« , explique en effet Samuel Quinn, qui co-signe ces travaux.

Un monde géant et (très) chaud

Résultat, les chercheurs ont isolé un signal indiquant que Vega pourrait héberger l’un de ces mondes.
D’après l’étude, il pourrait s’agir d’un « Neptune chaud » ou peut-être d’un « Jupiter chaud » évoluant si près de Vega qu’il en ferait le tour en moins de deux jours et demi.
À titre de comparaison, Mercure, qui est la planète la plus proche du Soleil, en fait le tour tous les 88 jours.

Si tel est effectivement le cas, cette planète candidate pourrait afficher des températures de surface en moyenne de près de 3000°C, se classant ainsi comme le deuxième monde le plus chaud connu de la science derrière KELT-9b (visible ci-dessus). Des travaux supplémentaires seront en revanche nécessaires pour confirmer sa présence.